Le cout du lycee

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Préface, par UpLib

29/9/2015

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Il faut lire les rapports de la cour des comptes sur l'enseignement en France :

  • quelle que soit l'année, la même langue de bois et les mêmes omissions sont employées pour tenter de masquer la dégradation des performances (mais mentir devient de plus en plus dur à mesure que le désastre devient de plus en plus dur à masquer)
  • quelle que soit l'année, les solutions préconisées sont toujours les mêmes :
    • créer des structures toujours plus grosses,
    • créer toujours plus d'unification/monolithisme,
    • se munir encore d'outils d'analyse (... à quoi sert un nième outil d'analyse quand on refuse par idéologie de regarder au bon endroit ?)
    • une bonne louche de voeux pieux. (ça ne fonctionne jamais, mais ça ne coûte rien, alors pourquoi se priver)
  • quelle que soit l'année, c'est toujours la même solution qui n'est jamais évoquée : à savoir mettre fin au monopole étatique sur l'enseignement. Comme Harpagon sur sa cassette, pas question pour l'État de laisser les têtes blondes lui échapper, il y a tant de choses à fourrer dedans, à commencer par la religion de l'être suprême : l'État.

Et c'est comme cela sur à peu près tous les sujets : santé, éducation, transports, etc.

Mais,

  • qu'attendre d'autre quand l'état juge l'état ?
  • Qu'attendre d'autre quand des agents de l'état, payés par l'état, jugent une structure où évoluent leurs compères confrères ?
  • Qu'attendre d'autre quand la majorité des commanditaires et producteurs du rapport placent leurs enfants à eux dans des lycées privés. Et ne sont donc concernés en aucune manière par l'usine à chômeurs qu'est devenue le système d'enseignement français.

L'enseignement public est parfait pour le cheptel ... du moment que les élites peuvent y échapper.

Rendez-vous donc l'année prochaine, comme depuis 40 ans, pour de nouvelles mesures, après une nouvelle itération de la boucle. Pas besoin d'être grand clerc pour prédire une nouvelle dégradation des résultats. Pas besoin d'être grand clerc pour prédire les éternelles mêmes recommandations : toujours plus d'état, toujours moins de liberté. Et hop, ce sera reparti pour un ruineux petit tour de vis de sovéitisation en plus.

Le tout alors qu'une large partie du reste du monde se modernise réellement. Et donc que l'effet ciseau est chaque année plus douloureux et visible sur notre économie.


  • "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent." – Albert Einstein
  • "La transformation de l'instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste de mes réformes." - Mussolini


Le coût du lycée (Communiqué de la Cour des Comptes du 29/9/2015)

Par Cour des Comptes

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La Cour des comptes rend public, le 29 septembre 2015, un rapport sur le coût du lycée, dans le prolongement de ses rapports de 2010 (L’éducation nationale face à la réussite de tous les élèves), 2013 (Gérer les enseignants autrement) et 2015 (Le suivi individualisé des élèves). Créé en 1802 pour forger l’élite de la Nation, le lycée conduit désormais 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Ce défi quantitatif a été relevé. Pourtant, alors que le coût moyen d’un lycéen français est 38 % plus élevé que celui des lycéens des autres pays de l’OCDE, au plan qualitatif les résultats en France en termes de réussite dans les études post-bac ou d’insertion sur le marché du travail des bacheliers professionnels ressortent comme très moyens. La Cour, après avoir analysé les composantes de ce coût, détaillé par voie, par série, par discipline, identifie plusieurs leviers susceptibles d’en assurer la maîtrise, pour financer des réformes nécessaires à l’amélioration de la performance d’ensemble du système éducatif.

Un effort financier national particulièrement élevé

En 2012, la dépense intérieure d’éducation était de 139,5 Md€, soit 6,9 % du PIB. Le lycée représentait 18,6 % de cet ensemble, soit 25,9 Md€, dont 17,5 Md€ supportés par l’État. Au sein de l’OCDE, la France se caractérise par une répartition atypique de la dépense en faveur des élèves : le coût d’un élève en primaire y est en-deçà de la moyenne, celui d’un collégien assez proche et celui d’un lycéen très supérieur. Cet écart s’explique au lycée par un temps d’instruction reçu par les élèves beaucoup plus important alors même que les heures d’enseignement dispensées par les enseignants sont plus faibles, et par une taille moyenne des structures plus petite, qu’il s’agisse des groupes d’élèves ou de la taille des établissements. En revanche, le fait que la rémunération des enseignants soit relativement plus basse en France contribue à réduire les écarts de coût global. Concernant les coûts d’enseignement, c’est le nombre d’élèves présents devant l’enseignant qui explique principalement les grandes différences entre disciplines. Il en résulte un coût moyen des enseignements facultatifs beaucoup plus élevé que celui des matières obligatoires. C’est également la plus petite taille des effectifs et des établissements professionnels qui explique qu’un lycéen de la voie professionnelle coûte plus cher qu’un lycéen de la voie générale et technologique. Les coûts d’encadrement administratif et technique sont quant à eux fortement déterminés par la taille des établissements.

Les leviers pour rééquilibrer la dépense au sein du système éducatif

Le lycée se caractérise par une offre de formation très diversifiée, une scolarité sanctionnée par un examen final à la structure complexe. Le resserrement du champ des options dans la voie générale et des spécialités dans la voie professionnelle limiterait la profusion des combinaisons d’enseignement, qui aggrave de façon diffuse le coût du système éducatif. Le temps élevé d’instruction par élève est réparti sur un faible nombre de semaines et assuré par des enseignants dont les obligations réglementaires de service sont définies de manière rigide, dans un cadre strictement hebdomadaire. La réduction du volume d’instruction et son étalement sur une période annuelle plus longue constitueraient ainsi des leviers efficaces pour mieux maîtriser le coût du lycée. S’agissant des taux d’encadrement pédagogique, la Cour observe qu’ils sont optimaux dans les établissements dont la taille atteint 800 élèves, ce qui devrait inciter à réfléchir à la définition de cibles de taille d’établissement, et à redimensionner le réseau, dense, des établissements. Le cadre institutionnel et le pilotage partagé du service public éducatif entre État et Régions ne favorisent pas l’amélioration de la gestion des lycées : l’allocation des moyens est perfectible, la mutualisation est insuffisante, les outils contractuels sont complexes et la position ambiguë des établissements et des proviseurs engendrent également des difficultés de gestion. La révision des processus d’allocation, la simplification et la rationalisation des outils de pilotage, et le renforcement de l’autonomie des établissements et des pouvoirs des chefs d’établissements sont donc nécessaires.

Conclusion et recommandations

La Cour estime qu’une amélioration significative du niveau d’efficience du lycée est possible.

Dans cette perspective, elle propose deux orientations :

  • simplifier l’architecture d’ensemble des voies générales et technologiques ;
  • rendre plus efficiente la voie professionnelle, pour laquelle un effort financier important a été d’ores et déjà consenti ;

et formule les 10 recommandations suivantes :

  1. ramener le temps d’instruction des lycéens au niveau observé dans les pays comparables, et mieux le répartir sur une année scolaire prolongée ;
  2. réduire la dispersion de l’offre de formation, notamment en matière d’options ;
  3. simplifier le format du baccalauréat ;
  4. définir des cibles de taille d’établissement optimale en mobilisant notamment les possibilités offertes par les nouvelles technologies d’enseignement à distance ;
  5. revoir les modalités d’allocation des moyens aux établissements en neutralisant les biais favorables aux petits établissements et aux structures à faible effectif ;
  6. fonder la dépense d’éducation par lycéen sur un référentiel documenté et commun à l’État et aux régions ;
  7. construire un outil d’analyse des coûts consolidés du lycéen au niveau des établissements sur un échantillon représentatif ;
  8. mettre en place au niveau académique et régional un document unique de programmation et de contractualisation ;
  9. généraliser la contractualisation tripartite entre lycées, État, régions pour conforter l’autonomie des établissements et renforcer les responsabilités des chefs d’établissements ;
  10. diffuser les démarches de mutualisation de la gestion des établissements entre les conseils régionaux.




Le communiqué original : http://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Le-cout-du-lycee
Par Cour des Comptes (Première parution : 29/9/2015)


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