Essai08062013

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C’est difficile d’imaginer comment les grandes institutions financières pourraient systématiquement sortir impunies après avoir ignoré ou violé les règles - telles que celles d'adéquation des fonds. -> Il est difficile d’imaginer comment les grandes institutions financières peuvent systématiquement sortir impunies après avoir ignoré ou violé les règles - telles que celles d'adéquation des fonds.






L’absence de règles mène-t-elle au chaos ?

par Dalibor Rohac cet article a été publié dans The Umlaut le 5 juin 2013.

La ville de Poynton dans le Cheshire, en Angleterre, à environ 18 kilomètres de Manchester, n’est connue pour rien d’autre que pour sa foire agricole annuelle et son musée de moteurs historiques. Cependant, en 2010, cette ville de banlieue de quelques 14.000 habitants s’est embarquée dans un projet ambitieux de revitalisation urbaine.

Le projet incluait la transformation du carrefour le plus fréquenté de la ville en un “espace partagé” - un concept développé par un ingénieur de la circulation allemand, Hans Monderman, et appliqué dans plusieurs quartiers en europe continentale, notamment à Bohmte en Allemagne. Un “espace partagé” consiste en l’élimination des frontières entre voitures et piétons, généralement en supprimant les éléments de voiries telles que les bordures, marquages au sol, panneaux de signalisation et feux de circulation. En conséquence, les conducteurs, cyclistes et piétons font plus attention et les accidents se font rares et moins catastrophiques.

A Poynton, les résultats ont été remarquables. Ce qui était auparavant un carrefour désagréable et dangereux séparant la ville en deux zones distinctes est devenu un endroit calme, paisible et fluide. Parce que Poynton est située sur un axe très fréquenté reliant Manchester et Stroke-on-Trent, le volume de trafic est beaucoup plus important que celui des endroits qui ont déjà fait l’expérience des espaces partagés. Pourtant, suite à ce changement, les accidents de la route et les embouteillages ont diminué, la circulation est fluidifiée et plus sûre.

Ce résultat n’aurait pas surpris Monderman, qui avait dit de la philosophie qui sous-tend les espaces partagés que : “Plus on les guide, plus la responsabilité personnelle des gens s’amenuise”

Inutile de dire que les libertariens pourraient être réceptifs à de tels arguments. Mais il y a un aspect plus profond ici, au delà de Poynton ou du design urbain. Face à des situations sociales complexes, les humains utilisent une combinaison de prudence et de respect des règles préexistantes, qui peuvent être le résultat de la législation, de précédents juridiques, ou de sagesse proverbiale.

Notez qu’il existe un compromis entre les deux. Dans la circulation, suivre les règles vous soulage d’un peu du fardeau d’avoir à surveiller les autres conducteurs, cyclistes et piétons. Cela vous permet d’adopter ce que Paul Seabright, économiste à l’université de Toulouse a qualifié de “vision du tunnel”, limitant la connaissance et l’attention nécessaires pour fonctionner correctement dans des environnements complexes.

Néanmoins, la “vision du tunnel” crée des risques dans les situations qui ne sont pas prévues par les règles suivies. Même si l’on suit le code de la route sans faillir on peut avoir des accidents - peut-être même mortels.

Le compromis entre suivi des règles et prudence s’étend à d’autres domaines de la vie économique et sociale. Le secteur financier est un des secteurs les plus régulés de l’économie. C’est difficile d’imaginer comment les grandes institutions financières pourraient systématiquement sortir impunies après avoir ignoré ou violé les règles - telles que celles d'adéquation des fonds.

Pourtant, les banques font faillite - même si elles suivent les règles et même si elles ont eu de bons résultats lors des “stress tests” officiels. Ce pourrait-il que, pour la finance comme pour la circulation, le recours à des règles explicites est un substitut à la prudence ? Si c’est effectivement le cas, alors c’est plausible que le recours à des règles explicites à diminué l’utilisation de la prudence en dessous du niveau optimal. Après tout, il existe des preuves que les banques ayant fait montre de prudence avant la crise de 2008 - comme en s’éloignant des outils financiers qu’elles ne comprenaient pas complètement par exemple - ont relativement bien résisté à la crise.

Si c’est effectivement exact que plus de prudence et moins de règles sont souhaitables dans le secteur financier, comment pouvons-nous apporter un tel changement ? Dans la circulation routière, éviter les accidents est dans l’intérêt de chacun. En créant un “espace partagé”, le risque de collision augmente, incitant paradoxalement chacun à faire plus attention. Hélas, ce même principe ne se transpose pas facilement dans le monde financier, parce que - comme nous l’avons vu à la fois en Europe et aux Etats-Unis - les institutions financières sont capables d’imposer leurs pertes à tout le monde.

Bien que la notion de “too big to fail” (trop gros pour faire faillite) n’est pas prête de disparaître, il pourrait y avoir de la place pour l’encouragement à la prudence, au lieu du simple recours à des règles explicites. La résolution décentralisée du problème de la mauvaise dette, en tant que solution de rechange aux renflouements, est un bon exemple. Pendant la crise, en Lettonie, la part de prêts toxiques a augmenté de seulement 2,1% en juin 2008 à 14,5% en septembre 2009. En réponse à ce problème, le gouvernement à partiellement recapitalisé les banques. Mais plus important encore, la Lettonie - avec d’autres gouvernements des Pays Baltes - a modifié le code des impôts pour encourager la liquidation des prêts toxiques et adopté d’autres mécanismes pour une résolution décentralisée de la mauvaise dette. Cela peut aider à expliquer pourquoi la reprise économique dans les Pays Baltes a été beaucoup plus rapide que partout ailleurs en Europe.

Une conséquence inattendue de l’instauration de l’“espace partagé” à Poynton est que les gens ont commencé à être plus gentils les uns envers les autres, parce qu’il sont obligés d'interagir entre-eux. Tout à coup, les conducteurs et les piétons se regardent, et on observe des gestes de remerciements et autres petites politesses que l’on ne voyait pas avant sur le carrefour hyper-régulé. Réciproquement, il n’est pas difficile d’imaginer que la mauvaise réputation des banquiers doit avoir quelque chose à voir avec leur “vision du tunnel” et la surveillance à coup de lourdes réglementations de ce secteur.