Immigration/Why Are so Many Refugees Drowning/fr

De WikiUpLib
Aller à : navigation, rechercher

<addthis />


Il n'y a pas besoin de demander aux états et aux gouvernements d'agir. Les soucis actuels sont précisément construits de toutes pièces via des réglementations et des directives ignobles, produites par les états. Si les états n'empêchaient pas les choses de se faire, elles se feraient d'elles-mêmes, beaucoup mieux, sans tous ces morts.

On a d'un coté un continent, l'Europe, à la démographie en berne, qui a besoin de sang neuf, et de l'autre des migrants qui ne demandent qu'à combler un déficit. ... et à cause de peurs imbéciles, entretenues par des politiques qui en vivent, grassement, ces demandes de démographie et ces offres de démographie ne se rencontrent pas, ne se comblent pas, ne s'épousent pas. C'est non seulement absurde, c'est criminel.

Les états sont non seulement des parasites sur les populations, mais des empêcheurs de vivre.


Pourquoi tant de réfugiés meurent noyés ?

Par Daniel Bier

Frêle esquif, chargé, grande mer (image wikipédia CC)

Le bateau est dangereux alors que l’avion est sûr.

Si vous suivez les informations, vous avez probablement entendu récemment un certain nombre d’histoires à propos de réfugiés qui se noient en tentant de traverser la mer Méditerranée sur des bateaux surchargés. Il y a 10 jours, plus de 900 personnes sont décédés après que le bateau ait chaviré le long de la côte libyenne. Hier, un autre bateau a coulé dans la mer Egée, faisant au moins une victime.

Le New York Times rapporte que 1 200 personnes sont mortes noyées en une semaine le mois dernier, alors que cette année est déjà en passe d’être la pire de l’histoire en termes de nombre de victimes parmi les migrants.

«  Le nombre de morts cette année en mer Méditerranée a déjà possiblement dépassé 1 500 – une augmentation drastique par rapport à la même période de l’année dernière.

Avec l’arrivée d’une météo plus clémente, le nombre de migrants tentant la traversée sur des bateaux de trafiquants a considérablement augmenté, plus de 11 000 personnes ayant été secourues durant les 17 premiers jours d’avril. »

Durant toute l’année dernière, 3 200 migrants sont morts durant la traversée, et presque 130 000 ont été secourus par la marine italienne. Le Times estime que la crise des migrants est proche des niveaux records, puisque un grand nombre de peuples fuit actuellement des zones sans ressources et ravagées par la guerre comme l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak, mais aussi des pays africains comme la Gambie, la Somalie, le Mali et l’Erythrée.

La plupart de ces réfugiés internationaux se déplacent vers l’Europe en passant par la Libye, le désordre actuel de cette dernière permettant à des trafiquants d’opérer sans craindre des interventions de l’état libyen. Le Times a synthétisé sur la carte suivante les flux de demandeurs d’asiles africains et moyen-orientaux en direction de la Libye :


FluxMigrants2015A.jpg

Au milieu de tout cela, le Professeur Hans Rosling (vous avez peut-être vu ses vidéos sur l’espérance de vie humaine et la machine à laver magique – si ce n’est pas le cas, vous devriez) pose une question curieuse : Pourquoi ne prennent-ils pas l’avion ?

C’est une question intéressante. Plutôt qu’entreprendre un voyage risqué qui consiste à traverser des pays en situation d’échec ou en guerre civile pour embarquer sur de minuscules bateaux dangereusement surchargés, pourquoi les réfugiés et migrants ne prennent-ils pas un vol à la fois sûr, court et pratique vers l’Europe et demandent ensuite l’asile une fois là-bas ?

Ce n’est pas parce que c’est trop cher. Rosling indique qu’un siège sur un de ces bateaux coute 1 000 €, voire plus, alors qu’un vol depuis l’Ethiopie vers la Suède coute seulement 400 € ; un vol depuis le Liban vers le Royaume-Uni coute également 400 € ; et seulement 320 € de l’Egypte vers l’Italie.

Ce n’est pas non plus parce que leurs gouvernements les en empêchent. Globalement, ces états n’ont pas d’intérêt à stopper cette émigration et n’en ont de toute façon pas la capacité (l’Erythrée étant probablement l’exception, puisque beaucoup de gens la quittent pour éviter le service militaire).

Ce n’est même pas parce que l’Europe ne les acceptera pas. Beaucoup de nations européennes, comme l’Allemagne ou la Suède, sont très accommodantes pour les demandeurs d’asile.

Image: Noborder network via Flickr, Creative Commons licence

C’est en fait une question d’incitation. Rosling détaille :

«  Qu’est ce qui empêche les réfugiés de prendre un avion pour l’Europe et d’y demander l’asile ? Ils peuvent accéder à l’aéroport et ils ont les moyens de s’acheter un ticket. Par contre, ils sont arrêtés par les compagnies aériennes au comptoir d’enregistrement qui les empêchent de monter dans l’avion. »

Rosling signale la Directive Européenne 2001/51/EC, qui précise – en essence - que, pour combattre l’immigration illégale, « une compagnie aérienne ou maritime qui transporte une personne sans document d’entrée valide doit supporter tous les coûts liés au retour de cette personne dans son pays d’origine. »

La directive dispense explicitement les migrants qui possèdent des droits en tant que réfugiés selon les termes des Conventions de Genève. Cependant, qui détermine qui est un réfugié « légitime » et qui est juste un « immigrant illégal » ?

Dans les faits, l’Union Européenne délègue cette responsabilité aux employés des comptoirs d’enregistrement des compagnies aériennes, et s’ils se trompent – par rapport au jugement du pays de destination – la compagnie aérienne doit supporter tous les coûts de retour.

Toutes ces incitations vont dans le sens d’un refus pour quiconque ne possède pas de visa du pays de destination, même si – selon les réglementations de l’Union Européenne et les Conventions de Genève – les réfugiés peuvent avoir le droit de prendre l’avion puis faire une demande d’asile ensuite.

Selon Rosling, « cette directive est la raison pour laquelle tant de réfugiés se noient dans la mer Méditerranée ».


L'article original (sous licence CC) : http://fee.org/anythingpeaceful/why-are-so-many-refugees-drowning/
Par Daniel Bier
Traduction par Rusty (via http://liberaux.org)


Skin color is an arbitrary basis for exclusion. That's why immigration policy uses something scientific, like invisible lines in the ground. - Anonyme


Actualité et pages connexes


Liens



<addthis />