Les arbres, comment ça pousse ?
D’où viennent les arbres ?
Les arbres font partie des êtres vivants les plus massifs et les plus grands qui existent. Certains mesurent plus de 100 mètres de haut, avec un record détenu par Hypérion, qui est un séquoia à feuilles d'if situé dans le Parc national de Redwood, en Californie et dont la taille est de 115,55 mètres.
Un autre arbre remarquable, un figuier nommé le Banian de Howrah et situé au Bengale, dans l’Est de l’Inde, est un curieux arbre qui a l'étonnante particularité de faire la taille de deux terrains de football : il s’étend sur 14 500 mètres carrés. Ses multiples troncs et ses nombreuses racines qui ressortent du sol donnent l’impression que l’on a affaire à une forêt, mais il s’agit en réalité d’un seul être vivant.
Les arbres sont aussi les champions de la longévité, comme en témoigne un épicéa commun vivant en Suède et baptisé Old Tjikko. Cet ancêtre aurait autour des 9550 ans. Pour vous donner une idée, Cet arbre était déjà à la moitié de sa vie quand les égyptiens ont construit les pyramides.
Les arbres, que ce soient les chênes ou les sapins, poussent tous de la même façon, avec des racines plantées dans le sol afin d’absorber les nutriments qui leur permettent de pousser et grandir… N’est-ce pas ?
Justement, et si ce n’était pas le cas ?
Considérons par exemple le Général Sherman, un Séquoia géant poussant en Californie et âgé de 2000 ans : il s’agit de l’arbre le plus volumineux du monde avec un tronc estimé à 1487 m³. Ce volume est tel qu’il ne tiendrait pas dans un Airbus A380 et il ne faudrait pas plus de deux de ces colosses pour remplir une piscine olympique.
Mais… si cet immense volume, toute cette matière, provient du sol, pourquoi n’y a t-il pas de trou au pied de l’arbre ?
un chêne Plus généralement, pourquoi les arbres ne présentent jamais de trou ? Ni même d’affaissement du sol ? Même pas un peu ? Au contraire, la plupart des arbres tendent à soulever la terre et parfois même le bitume pour nous faire trébucher.
Étrange… non ?
Cette question avait déjà été étudiée par un alchimiste et chimiste du 16e siècle, Jean-Baptiste Van Helmont, qui, voulant montrer que les 4 éléments de base (ceux d’Aristote : l’eau, l’air, la Terre et le feu) étaient en fait moins que 4 (selon Van Helmont, le feu n’était par exemple que de l’air chaud) fit une expérience impliquant la croissance d'un arbre.
Son expérience avec les arbres avait pour but de montrer que l’élément de la terre n’était en fait que de l’eau transformée : il fit pousser un arbre dans un pot qu’il arrosa d’eau filtrée durant 5 ans. Il constata alors que l’arbre avait gagné 76 kilos, mais que la terre présente dans le pot n’avait perdu que 57 grammes. Il en conclut que l’arbre était en réalité de l’eau transformée.
Pour aller plus loin, Van Helmont fit brûler du bois et du charbon de bois et il remarqua que la seule masse de cendres ne suffisait pas pour représenter la masse de bois qu’il avait brûlé. Il en déduit qu’une partie du bois avait donné naissance à une substance invisible : le gaz « sylvestre ».
En fait, sans le savoir encore, Van Helmont venait de mettre le doigt sur ce que Lavoisier découvrit plus tard : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » ; son « gaz sylvestre invisible » étant en fait la vraie origine de la masse d’un arbre : du gaz carbonique
Le dioxyde de carbone est invisible et un déchet pour nous, mais il est utilisé par les plantes comme source de carbone. La plante utilise la lumière du soleil pour dissocier le carbone de l’oxygène : il consomme le carbone pour produire (avec d’autres éléments, telle que l’eau) les fibres du bois.
En fait, la très grande majorité de la masse d’un arbre provient du CO2 présent dans l’air. Même si l’air ne contient que 4 molécules sur 10 000 qui sont du CO2, ça suffit pour permettre aux arbres de pousser.
Toute la masse d’un arbre, c’est principalement de l’air transformé en bois par l’énergie du soleil. Cette énergie constituent la base de l’énergie du vivant, y compris la nôtre : l’énergie qu’ont les humains pour parler, marcher ou réfléchir, c’est en réalité de l’énergie solaire captée, transformée puis stockée par les plantes que nous mangeons et dont la chimie de la respiration et de la digestion permettent d’extraire.
Partant de cela, peut-on dire que le pétrole résultant de la décomposition des plantes sur des millions d’années, est de l’énergie solaire ? La réponse est oui.
Mais, ça n’en fait pas une énergie renouvelable pour autant : utiliser du pétrole revient donc un peu comme déterrer de l’énergie solaire que le passé a mis en stock. Le problème est donc principalement que l’on libère l’énergie solaire du passé en plus de recevoir de l’énergie solaire maintenant, plutôt que de profiter de l’énergie solaire seule.
Et toute cette énergie solaire est en réalité libéré par la fusion thermonucléaire de l’hydrogène au cœur du Soleil. Donc si on veut être complet, un arbre ce n’est qu’une façon indirecte de présenter de l’énergie nucléaire. Et brûler du bois, c’est donc aussi une façon de profiter de la fusion nucléaire du Soleil.
L'article original (sous licence CC) : http://couleur-science.eu/?d=2015/08/04/20/32/23-dou-viennent-les-arbres
par Timo van Neerden
En fait, la très grande majorité de la masse d’un arbre provient du CO2 présent dans l’air.
Même si l’air ne contient que 4 molécules sur 10 000 qui sont du CO2, ça suffit pour permettre aux arbres de pousser.
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