Crowdfunding News 20140604

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Montebourg invente le crowdfunding à la française

Par Michel Rona

Notre Ministre de l'Economie, du Redressement Durable, Etc., n'a pas hésité à prétendre faire de Paris la capitale européenne du crowdfunding (http://www.economie.gouv.fr/arnaud-montebourg-veut-faire-paris-capitale-europeenne-du-crowdfunding). Voilà une initiative qui ressemble à s'y méprendre au baiser de Judas : création d'agréments étatiques pour les plates-formes et pour les meneurs de foules, pardon conseillers en investissement participatif, réglementation adaptée pour autoriser ces exceptions au droit commun qui interdit à un adulte consentant d'en financer un autre sans la bénédiction de la puissance publique et fiscale, plafonds par prêteur et par projet, fonds public d'abondement, ... et bien sûr une volonté de servir de modèle pour une réglementation européenne à créer sur le sujet.

En gros, un grand coup de houlette pour ramener dans le droit chemin ceux qui seraient tentés d'analyser par eux-mêmes si les projets correspondent à l'usage qu'ils souhaitent faire de leur épargne, échappant ainsi au gouvernement pour tomber, que nul n'en doute, dans les filets de ces escrocs que sont ceux qui entreprennent, du moins tant qu'ils n'ont pas prouvé le contraire aux contrôleurs étatiques. UFC Que Choisir, dont on connaît l'engagement pour la responsabilisation du consommateur, s'est empressé de dénoncer le laxisme de la protection du consommateur de ces nouveaux services d'épargne et le manque de sévérité des sanctions prévues pour les porteurs de projet qui, au choix, feraient faillite ou feraient des bénéfices indécents http://www.alain-bazot.fr/financement-participatif-des-interets-consumeristes-qui-passent-par-pertes-et-profits/. Il regrette aussi que le projet actuel n'ait pas repris pour l'instant l'obligation de fournir des outils d'"aide à la décision" pour guider l'investisseur et l'avertir des risques à renoncer aux titres de la dette souveraine française pour s'intéresser aux PME. Il faut dire que pour eux, l'objectif de la réglementation du crowdfunding est de "rassurer le public face à des activités innovantes" http://www.quechoisir.org/argent-assurance/epargne-fiscalite/placement-financier/actualite-financement-participatif-reglementation-deja-en-peril.

Il est vrai que voir conduire les innovateurs au bûcher coiffés d'un bonnet à pointe ne ferait pas bon effet dans le pays dont la capitale sera celle du crowdfunding...


Crowfunding : Quelques statistiques dans le mécénat culturel français

Par Michel Rona

Une étude publiée le 26/05 par le Club Innovation & Culture (CLIC France) http://www.club-innovation-culture.fr/patrimoine-et-mecenat-418-000-euros-recoltes-depuis-2013-par-les-plateformes-de-crowdfunding/ montre depuis le 1/1/2013 une collecte de 418 406 euros sur 29 opérations, soit 162% de ce qu'espéraient les porteurs de projets.

Au delà de la commodité apportée par ce système par rapport à la casquette tendue par le guide aux visiteurs et du buzz qu'il procure pour les actions culturelles pour lesquelles il compte autant que le financement, il demeure à ce jour assez marginal dans les opérations concernées, mais se substitue sans doute avec profit aux techniques antérieures de profit.

On pourra explorer les plates-formes MyMajorCompany (http://www.mymajorcompany.com/), Ulule (http://fr.ulule.com/) et KissKissBankBank (http://www.kisskissbankbank.com/) pour participer à ces projets et à d'autres à venir.


Babyloan fait elle-même appel au crowdfunding

Par Michel Rona

La plate-forme de microcrédit Babyloan (http://www.babyloan.org/fr) a récemment réalisé une levée de fonds pour se renforcer et rénover son site web et principal outil. Après la levée d'un million par SmartAngels (https://www.smartangels.fr/homepage) en avril dernier (http://www.usine-digitale.fr/article/smart-angels-leve-1-million-d-euros-pour-accelerer-sa-croissance.N257987), il y a là matière à optimisme. De là à poser le crowdfunding français et sa réglementation en modèles européens, comme voudrait le faire Arnaud Montebourg, il reste un fossé bien large à sauter.

C'est sans doute pinailler, mais sur près de 30000 "Babyloaniens", seuls une centaine ont franchi le pas. A se demander si ceux qui veulent bien aider une Togolaise ou un Sénégalais à approvisionner sa boutique ne se retrouvent pas paralysés comme un lapin dans les phares d'un camion dès qu'il s'agit de financer en métropole l'organisme qui pour cela se salit les mains en manipulant les fonds. A titre de comparaison, Kiva (http://www.kiva.org/home), dont s'inspire Babyloan, reçoit de ses membres, pour son fonctionnement, plus de dons que ce que prête Babyloan.

Sur les 800 000 Euros de la levée de Babyloan, la plate-forme de crowdfunding Anaxago (https://www.anaxago.com/) en a fourni 320 000, et la Caisse des Dépôts (http://www.contrepoints.org/2014/03/11/159154-le-visage-de-la-finance-folle-la-caisse-des-depots-et-consignations) 300 000. Ainsi, chaque Français se sera-t-il livré, à son insu, au crowdfunding à la française : l'état collecte les fonds et les attribue pour une bonne action dont il peut ensuite se prévaloir à la place de ceux qui les ont fournis.



Quelques projets et news glanés sur le net