Origine de la vie

De WikiUpLib
Aller à : navigation, rechercher

mc.: auto-réplication, auto-duplication, reproduction

Concernant l'auto-réplication, on peut pas ne pas noter que c'est exactement ce que réalisent les tourbillons d'une turbulence ou l'auto-catalyse.



Citations

  • De même qu'on commence à se rendre compte que le génome des Eukariotes est très différent de celui des Prokariotes, parce qu'il ne remplit pas les mêmes fonctions, on pourrait bien un jour s'apercevoir que ce ne sont pas les molécules qui font la vie, mais au contraire la vie qui façonne les molécules. - René Thom (1980, L'explication des formes spatiales...)
  • En réalité, si on regarde de près la démonstration du second principe de la thermodynamique, il n'y a absolument rien qui permette d'affirmer que la variation de l'entropie soit nécessairement liée à une évolution vers un état chaotique. - René Thom (p. 41) (voir les travaux actuels (2017) de Jeremy England)
  • Je pense que la stabilité [des organismes vivants] est de nature cinétique. C'est la stabilité d'un tourbillon et non une structure statique. - René Thom (1977, 16.)
  • Jusqu’à présent, les chimistes ont suivi la démarche classique, alliant conceptualisation et vérification expérimentale en laboratoire. Une autre stratégie consisterait à mimer au plus près la soupe primordiale et à laisser évoluer la chimie aléatoire pendant des mois, voire des années. Ce faisant, le chimiste ne maîtriserait plus l’aspect conceptuel, mais peut-être est-ce le prix à payer pour réaliser le rêve de recréer une vie simple en tube à essai. - André BRACK,
  • Les êtres vivants sont des agrégats compliqués de composants simples et, selon toute théorie probabiliste ou thermodynamique raisonnable, ils sont très improbables. La seule chose qui explique ou atténue ce miracle est le fait qu’ils se reproduisent: si, par accident, il en apparaît un seul, alors les principes des probabilités ne s’appliquent plus et il s’en produit beaucoup. - John von Neumann, Theory of Self-Reproducing Automata, 1966
  • on ne peut raisonnablement pas espérer comprendre la morphologie du vivant avant d'avoir bien compris celle des milieux inanimés. - René Thom (p. 41)
  • « toute la matière a la vie en soi, à l’état actuel ou à l’état potentiel » - Stéphane Leduc


Quotes

  • “On the contrary, I am just saying that from the perspective of the physics, you might call Darwinian evolution a special case of a more general phenomenon.” - Jeremy England
  • “A great way of dissipating more is to make more copies of yourself.” - Jeremy England
    • a priori, cela est relié à l'augmentation de la surface d'échange. Un cube découpé en 8 sous-cubes voit sa surface d'échange doublée.
  • "Whatever your proposed functions are, ask yourself this question: Why does an onion need a genome that is about five times larger than ours?” - T. Ryan Gregory (personal communication)


Jeremy England

Dissipation-driven adaptive organization

  • voir aussi Roderick Dewar, Rod Swenson, etc


Notes

Une plante entièrement noyée dans le sol meurt. Une plante arrachée du sol, entièrement exposée à l'air, meurt. La plante vivante est à demi immergée dans l'air et dans la terre. Des flux se réalisent dans les 2 sens. (Et cela est vrai pour des boutures minuscules). Il y a un effet cheminée qui se met en place. Sans doute impulsé des 2 cotés.

Le trop de chaque coté peut se déverser de l'autre. Une régulation efficace s'installe (chaque coté est quasi-infini, ie largement capable d'absorber les surplus injectés).

Avant le repos final, aucune soupe ne peut être parfaitement homogène. Tant que tout n'est pas immobile, il y a des flux de partout, des flux qui rendent l'espace et la matière inhomogène, très loin de l'entropie maximale inutilisable. Il y a des inhomogénéités qui vont permettre la naissance de la vie.

D'une certaine manière, la vie est une sorte de moule qui se forme autour d'un flux un peu durable. La vie est une des traces/empreintes que laisse le coeur (le mode principal) d'un flux dans son environnement. La vie est complètement consubstantielle du flux qui la crée.

Si on considère de la matière traversée par des flux divers. Globalement, cette matière ne s'organise ni n'importe comment, ni aléatoirement. La disposition locale des éléments individuels est susceptible de correspondre à une multitude d'arrangements. Les éléments peuvent être permutés entre eux. Mais la configuration globale obéit bien à des lois physiques qui la contraignent. Les lois de dissipation sont sans doute les plus importantes.
Dans la plupart des cas, la nature de la matière concernée fait que la réorganisation de cette matière (selon les flux qui l'impactent) est une réorganisation purement spatiale car c'est cette réorganisation qui correspond à l'optimisation de la dissipation. Il n'y a pas de meilleure organisation possible (du fait de la nature des constituants impliqués). Il n'y a pas d'émergence. On peut dire qu'on reste au rez-de-chaussée. (On pourrait peut-être dire qu'on a affaire à un état attracteur simple).

Dans certains cas cependant, la nature des éléments impliqués (atomes, molécules "prébiotiques") et leurs propriétés, font que la réorganisation ne se borne pas seulement à une organisation spatiale efficace. En plus de l'organisation spatiale, il se trouve qu'il existe également des combinaisons agrégations d'éléments individuels capables d'augmenter la dissipation. Si le processus dispose d'assez de temps pour se réaliser, alors cette structuration/agencement efficace des éléments individuels se réalise. Il y a émergence de nouveaux éléments. Un étage de complexité supplémentaire se construit sous la pression simultanée des flux, des brassages et car il existe des agrégations à la fois stables et performantes pour la dissipation. Il n'y a rien de magique ou spontané dans le processus. Il n'y a pas non plus de viol d'un quelconque principe physique qui s'opposerait à ce processus. Tout s'explique parfaitement matériellement. (On pourrait peut-être dire qu'on a affaire à un état attracteur cyclique ?).

(Attention, je ne suis pas sûr que la qualification des états attracteurs soit bien exacte ou même pertinente).

L'émergence telle que décrite ci-dessus est un processus finalement assez banal, puisqu'elle explique l'apparition des atomes, des molécules, des macro-molécules etc, bref de toute la matière de l'univers. Il se trouve visiblement que, une fois que certains éléments (prébiotiques) sont présents en quantité abondante, l'étape suivante de l'émergence est l'émergence de la vie.
Il faut noter que l'émergence de la vie est à la fois en continuité avec les émergences précédentes, mais aussi que lors des émergences précédentes, certaines des caractéristiques de la vie ont déjà été réalisées (eg reproduction=auto-catalyse, individualisation=encapsulage). Lorsque les bons ingrédients sont présents simultanément, avec des flux qui sont la pour les brasser suffisamment longuement, alors des configurations vivantes (correspondant à la vie) finissent forcément par se réaliser.
Il y a probablement eu des coins et recoins de bouillon où des exemplaires de structures vivantes ont émergé ... pour redisparaître (mourir) immédiatement, sans descendance, détruits par une collision trop violente, englués dans une autre structure, etc. Mais, à un moment donné, dans un recoin, la vie a non seulement émergé, mais une vie fertile qui a produit rapidement suffisamment d'exemplaires pour ne plus disparaître aussi facilement.

Voir aussi Force entropique


Liens externes

Simplicité profonde : Le chaos, la complexité et l'émergence de la vie de John Gribbin très bien Il y a un chapitre carrément extraordinaire dans le livre (chap 5 de mémoire sur le travail de S. Kauffman)

Il y a aussi eu des n° spéciaux Pour la Science , eg http://fi.khi.fr/bib/PLSD/006_couv.pdf HS janv 1995, le chaos, avec un article de S. Kauffman


Publications

(via futura). Quelques publications co-écrites par Dieter Braun :



Articles connexes